La construction face aux dérèglements climatiques

Canicule, tempêtes, inondations, mouvement des sols argileux, intempéries extrêmes.... L'acclimatation à de fortes températures, à des tempêtes ou encore à des pluies diluviennes va orienter la conception de nos constructions. Les professionnels du BTP doivent, dès maintenant, réaliser des changements majeurs dans leurs métiers afin de les adapter aux enjeux des conditions climatiques de demain.

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Les signes du dérèglement climatique en France

Phénomènes météorologiques extrêmes

Depuis plusieurs décennies, les phénomènes météorologiques apportent leur lot de conséquences aux particuliers mais aussi aux professionnels. Depuis 1990, Météo-France constate une augmentation significative des températures sur tout l'Hexagone passant de 11,6 en 1951 à 12,9 de moyenne annuelle en 2020. * A cela s'ajoutent des épisodes de canicule extrêmes avec une maximale à 46°C en 2019 dans le sud de la France.

En parallèle, les pluies diluviennes envahissent les régions méditerranéennes avec plus de 200 mm par jour, ce qui a un impact significatif sur les habitations et les zones urbaines peu équipées pour de telles précipitations.

Répercussions sur les infrastructures

Le retrait-gonflement des sols argileux

L'alternance entre des épisodes de forte sécheresse et de pluies extrêmes va générer une variation d'état sur certains les sols argileux. En d'autres termes, les bâtiments présents sur ces terrains peuvent subir des conséquences définitives d'un point de vue structurel. En France, les constructions subissent les effets du retrait-gonflement de l'argile (RGA) qui toucherait potentiellement près de 10 millions de maisons individuelles. ** Ce phénomène concerne 48% du territoire métropolitain, exposé au risque de sécheresse. ***

Depuis 1989, les dommages liés au retrait-gonflement des argiles sont indemnisés par le régime des catastrophes naturelles (CatNat). Cependant, en raison de la dispersion des sinistrés, la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle est longue et complexe, ce qui complique l'indemnisation des victimes.

Ce phénomène touche aussi les installations urbaines telles que les routes ou les infrastructures privées et publiques. Des fissures peuvent apparaître sur les chaussées et rendre le bitume fragilisé. Le RGA a donc aussi une incidence directe sur les risques routiers.

[Une proposition de loi visant à mieux indemniser les dégâts sur les biens immobiliers causés par le retrait gonflement de l’argile est en cours d'adoption par l'Assemblée nationale (Juillet 2024).] (https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/dossiers/indemniser_gonflement_argile -)

Dégradation des matériaux.

Les dérèglements climatiques ont un impact significatif sur la durabilité et la performance des matériaux de construction. Les tempêtes, les inondations et les sécheresses s'intensifient et deviennent des facteurs d'usure qui n'étaient pas anticipés à la conception.

Les inondations et tempêtes favorisent les infiltrations plus profondes dans les structures des constructions. La mise en charge des structures, la corrosion et l’humidité impactent des matériaux comme le béton, l’acier et le bois qui finissent par perdre ses caractéristiques mécaniques et par conséquent leur durabilité. Cela touche aussi les matériaux naturels, tels que le bois, ce qui va favoriser l'apparition de parasites. A l’inverse, les sècheresses vont générer des risques d'incendie plus importants.

Le dérèglement climatique nous expose à des étés de plus en plus chauds et longs. Les isolants thermiques doivent donc jouer un « nouveau» rôle dit le respect du confort d’été. L'isolant freine et limite la transmission de chaleur par les parois. Il permet ainsi de limiter l'augmentation de la température intérieure. De même les systèmes de ventilation et de rafraîchissement risquent d’être sur-sollicités et devront être dimensionnés pour répondre à cette nouvelle demande.

La double exploitation des isolants traditionnels va même dans certains cas, par accumulation de chaleur et d’humidité, créer un écosystème « sympathique » pour les moisissures et parasites entre humidité et chaleur...

illustration Les signes du **dérèglement climatique** en France

S'adapter aux enjeux climatiques de demain

Revoir nos constructions dès leur conception

Les bureaux d'études et d'architecture doivent intégrer les risques climatiques dans leurs projets de construction. Ainsi, l'ensemble des installations individuelles ou collectives devront s'adapter aux évolutions des aléas climatiques présents et à venir. Ils devront aussi réaliser un travail pédagogique auprès de leurs clients pour les sensibiliser à ces sujets et justifier certains choix techniques. Ces gestes pourront se faire à travers une augmentation de la performance des isolants, des protections anti-UV, favoriser la ventilation naturelle, etc. Toutes ces actions permettront de réguler les températures et de réduire la consommation énergétique.

Prendre en compte l'efficacité énergétique de nos projets

Pour rappel, le secteur de la construction consomme 44% de l'énergie française en plus de produire 123 millions de tonnes de CO2 chaque année****. Le BTP représente donc un élément clé à prendre en compte lorsqu'il est question d'efficacité énergétique et d'adaptation aux dérèglement climatiques sur notre territoire.

Afin de déterminer la consommation énergétique, nous utilisons l’unité du Mtep qui est déterminée par un point de vue économique et industriel : 1 Mtep est l’équivalent calorifique d’une tonne de pétrole. Cette unité de mesure va nous permettre de déterminer la consommation en énergie primaire (pétrole brut, des schistes bitumineux, gaz naturels, biomasse…) et la consommation en énergie finale (l’énergie qui est livrée au consommateur final pour tous les usages énergétiques).

La France s’est fixé l'objectif de réduire sa consommation énergétique à 131,4 Mtep (une unité d'énergie d'un point de vue économique et industriel qui est l’équivalent calorifique d’une tonne de pétrole) d’énergie finale et 219,9 Mtep d’énergie primaire d’ici 2050 (hors transport aérien international, hors usages non énergétiques). Pour réaliser cette réduction significative de consommation d’énergie, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte reprend les objectifs suivants : une réduction de 30% de la consommation d’énergies fossiles et 50% de l’énergie finale d’ici 2050.

Cette nouvelle règlementation touche directement le secteur du BTP avec des objectifs clairs d’atteindre le niveau basse consommation d’énergie pour l’ensemble des parcs immobilier français. Pour cela, elle prévoit d’atteindre un rythme de 500 000 rénovations énergétiques par an depuis 2017.


Réglementation Environnementale 2020

La RE 2020 (Réglementation Environnementale 2020) a été mise en place dès janvier 2022 pour tous les bâtiments neufs sur le territoire français. Cette nouvelle réglementation a pour objectif d'améliorer la performance énergétique des nouvelles constructions tout en réduisant leur impact environnemental. Soucieuses de l'environnement, ces préconisations permettront aux professionnels de la construction de réduire leur participation aux dérèglements climatiques.

Grâce à une veille, ils sont en mesure d'intégrer les dernières exigences et innovations dans leurs projets, garantissant ainsi des solutions conformes à nos clients.

Ses objectifs principaux sont les suivants :

  1. Réduire la consommation énergétique des bâtiments neufs
  2. Diminuer les émissions de CO2
  3. Améliorer le confort avec une efficacité thermique en toutes saisons
  4. Utiliser des matériaux durables ou le réemploi
  5. Adopter une gestion plus performante des déchets de construction Cette norme succède à la RT 2012 (Réglementation Thermique 2012) qui se concentrait principalement sur la performance thermique des bâtiments. Cette réglementation n'intégrant pas encore les critères environnementaux ou encore le confort d'été dans ses normes.

Le respect de ces réglementations implique des surcoûts pour le maître d'ouvrage et les professionnels du bâtiment en charge des travaux et donc pour les acquéreurs.

Nos experts s'engagent à accompagner nos clients-sociétaires dans la compréhension des normes et réglementations en vigueur, notamment celles relatives à la RE2020. Cette réglementation est en constante évolution, et il est essentiel de se tenir informé.

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Des techniques de construction et d'aménagement innovantes

Espaces publics : comment aménager pour faire face aux canicules ?

Végétaliser les espaces urbains

Afin de réguler la température et d'améliorer la qualité de l'air en ville, il est d'usage d'augmenter les zones végétalisées. En 2023, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a revu ses recommandations pour augmenter à 10m3 la superficie d'espaces verts par habitant. *****

La végétalisation des espaces urbains a un impact significatif sur le bien-être des populations grâce à la purification de l'air et le rafraîchissement des zones à forte densité. Cette stratégie s’appuie sur les surfaces disponibles et viables à la plantation de végétaux. De plus, les espaces verts peuvent contribuer à atténuer l’exposition à des facteurs de stress environnementaux tels que la pollution de l’air, la chaleur, le bruit et le rayonnement ultraviolet.

Adapter la voirie aux déplacements et mobilités en été

La voirie urbaine est touchée par les effets de surchauffe en période de canicule. Nos trottoirs, pistes cyclables, espaces de pause ou de loisirs sont désertés pour des raisons évidentes de bien-être. L'installation de dispositif d'ombrages, de récupération d'eau ou de végétalisation permettra de réduire les températures et favoriser leur utilisation au quotidien.

Il est d'ailleurs possible de créer des installations urbaines à partir de la récupération des eaux pluviales, avec des concepts de jardin de pluie et d’arbre de pluie qui vont avoir l'effet rafraîchissant d'une fontaine.


Espaces privés : comment vivre dans une construction durable ?

Une ventilation adaptée

Dans certains pays chauds, les habitations sont construites sur un modèle permettant de limiter l’ensoleillement et faciliter la circulation d’air. Les petites fenêtres, une cour intérieure et un moucharabieh (une cloison ajourée faite de panneaux en bois) vont faciliter la circulation de l'air.

Des toitures et façades vertes******

Dépollution, lutte contre les îlots de chaleur, gestion des eaux pluviales... la végétalisation des toitures ou des façades apporte son lot de bénéfices. Dans les zones urbaines denses, il est important d'optimiser l'espace disponible pour cela. Les parkings, les façades, les toitures, les cours vont permettre de rafraîchir et maximiser la biodiversité. Cet aménagement peut renforcer ou compenser un espace naturel déjà existant.

Les toitures végétalisées permettent aussi l'installation de récupérateurs d'eau afin de créer une autonomie presque totale aux installations. Depuis la COP21, ces installations redonnent de la place à la biodiversité au sein de nos espaces urbains : institutions publiques, écoles, centres commerciaux et immeubles deviennent des supports privilégiés.

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L’Auxiliaire, un assureur qui adapte ses produits à notre environnement de demain

Nos contrats d'assurance sont conçus pour répondre aux besoins actuels et futurs des professionnels du BTP.

Conscients de l'impact croissant des événements climatiques sur les chantiers et les infrastructures, nous avons intégré des garanties évolutives et innovantes dans nos offres.

Notre objectif est de protéger les entreprises contre les risques immédiats, mais aussi de leur proposer des solutions préventives et adaptatives pour faire face aux nouvelles exigences environnementales et aux aléas climatiques futurs. Ainsi, nous assurons à nos clients une couverture complète et proactive, leur permettant de se concentrer sur leur activité en toute sérénité.

L’assureur des engins 0 émission

L’Auxiliaire accompagne les entreprises qui utilisent des engins et matériels de chantier zéro émission (engins à énergie électrique ou hydrogène). Notre offre Breez repose sur un contrat d'assurance « Bris de machine » classique qui inclut des couvertures spécifiques aux engins zéro émission. Elle couvre les bornes de recharge, câbles, adaptateurs et batteries rechargeables, les dommages aux stations de recharge mobiles de l’hydrogène et prend en charge les frais de recyclage et de valorisation des batteries endommagées à la suite d’un sinistre.

illustration L’Auxiliaire, un assureur qui adapte ses produits à **notre environnement de demain**

Sources :
*www.ecologie.gouv.fr - Impacts-du-changement-climatique
** www.vie-publique.fr - Maisons-fissurées-argile-proposition-de-loi-rousseau
*** www.vie-publique.fr - Maisons-et-retrait-gonflement-des-argiles
****www.ecologie.gouv.fr - Politiques-publiques et énergie-bâtiments
***** www.enviroboite.net - Espaces verts urbain et équité
******www.batiweb.com - Toitures-et-façades-végétalisées-un-poumon-vert-pour-la-ville

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