Dès les premières ébauches de la RE 2020 (1), est apparu évident l’intérêt qu’allait revêtir le réemploi des matériaux de construction et l’inévitable engouement qu’il susciterait : l’impact carbone des composants issus du réemploi est considéré comme nul. Le réemploi constitue ainsi un levier important pour atteindre les objectifs de la RE 2020. Les données sur le contexte de la gestion des ressources en matières premières dans la construction sont maintenant bien connues, les chiffres donnent le vertige et une part d’économie circulaire dans le bâtiment est inévitable.
Par exemple, le béton est l’un des matériaux les plus consommés au monde. En France la production annuelle de béton prêt à l’emploi est d’environ 40 millions de mètres cubes et la production de ciment d’environ 20 millions de tonnes. Il s’agit de matières non renouvelables, avec un fort impact « énergie » lié à la production et au transport. Autre exemple, un produit phare tel que la plaque de plâtre nécessite l’extraction de 5,3 millions de tonnes de gypse par an. A ce rythme, les pénuries à l’horizon 2070 se profilent. En ajoutant le carton nécessaire à sa fabrication, l’impact « énergie » global est, là encore, très important.
Même si la production de déchets du BTP est en constante diminution avec environ 46 millions de tonnes pour le bâtiment et 185 millions de tonnes pour les TP, l’ensemble représente tout de même 75 % de la totalité des déchets annuels en France, ménages, agriculture et industrie compris.