Déchets de chantier : gestion et valorisation

Si valorisation, réemploi des matériaux, réutilisation et recyclage sont tous des termes appartenant au même champ lexical de l’économie circulaire, il convient néanmoins de bien les distinguer car ils recouvrent tous des enjeux et des usages bien distincts.

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Les différentes catégories de déchets

Dans le bâtiment, 51 % des déchets de chantier proviennent d’opérations de démolition. 36 % sont issus d’opérations de rénovation et 13 % de construction neuve*.

Ces déchets relèvent de trois catégories :

  • Les déchets inertes : ils représentent 76 % des déchets générés par les activités de construction et correspondent aux déchets minéraux qui, pendant leur stockage, ne subissent aucune modification (décomposition, risque d’embrasement, réaction chimique ou biologique…) susceptible de nuire à la santé ou à l’environnement. On y retrouve notamment les pierres naturelles, la terre non polluée, le béton, le bitume, les gravats, le carrelage, la brique, le verre…

  • Les déchets non inertes non dangereux : comptant pour 21 % des déchets, ils ne sont pas qualifiés d’inertes car ils subissent des évolutions mais ne rentrent pas dans la catégorie des déchets dangereux. Ils ne sont pas toxiques, ni explosifs. Citons notamment le bois non traité ou traité avec des produits non dangereux, les plastiques, les métaux, les revêtements muraux et de sols, les textiles, les emballages non souillés, le plâtre.

  • Les déchets dangereux : ils ne représentent que 3 % des déchets générés mais ils méritent un traitement très particulier du fait de leur nocivité pour la santé et/ou l’environnement. Ils doivent suivre des filières agréées de traitement et leur valorisation est plus coûteuse car plus complexe. S’ils ne sont pas valorisables, les déchets dangereux doivent être stockés dans des ISDD (installations de stockage des déchets dangereux). Nous parlons ici de peintures, d’hydrocarbures, des terres polluées, des solvants, de l’amiante, des aérosols, des acides et des bases, des piles ou des accumulateurs…

Si la production de déchets issus de chantiers est directement corrélée au niveau d’activité du secteur et alors que le taux de valorisation global des déchets matières est estimé à près de 67 %* (soit proche de l’objectif de 70 % fixé par la loi relative de transition énergétique de 2015), les différents flux de déchets ne sont aujourd’hui pas tous au même niveau d’avancement en ce qui concerne leur taux de valorisation. Les déchets inertes sont valorisés à plus de 70 % alors que d’autres déchets tels que le plâtre ou le PVC rigide le sont encore très peu.

illustration Les différentes catégories de déchets

Lors d’une opération de construction, qui est responsable des déchets ?

En France et selon le Code de l’environnement, tout producteur ou détenteur de déchets est responsable de la gestion de ces derniers jusqu'à leur élimination ou valorisation finale, même lorsqu’ils sont transférés à des fins de traitement à un tiers. Il est alors de la responsabilité de l’entrepreneur faisant collecter ses déchets de s’assurer que son prestataire est bien habilité à prendre en charge ses déchets et que leur gestion s’effectue conformément à la réglementation.

En cas de manquement à la règle, les sanctions prévues peuvent être très lourdes et entraîner notamment des peines allant jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende en cas de dépôt sauvage de ses déchets.

La valorisation des déchets, qu’est-ce que c’est ?

Si valorisation, réemploi des matériaux, réutilisation et recyclage sont tous des termes appartenant au même champ lexical de l’économie circulaire, il convient néanmoins de bien les distinguer car ils recouvrent tous des enjeux et des usages bien distincts.

La valorisation est un terme générique qui signifie littéralement « donner de la valeur à quelque chose ». Si le concept reste parfois ambigu, il s’entend par toute démarche initiée dans le but de lutter contre la disparition d’un déchet ou d’un matériau afin de lui conférer une nouvelle utilité ou d’en obtenir de l’énergie. C’est ainsi que nous parlons de valorisation matière, pour tout procédé permettant de réintégrer le déchet dans un processus économique ou productif, et de valorisation énergétique, pour la création d’énergie à partir du déchet.

Finalement, le réemploi, le recyclage ou la réutilisation sont autant de procédés permettant de valoriser un déchet ou un matériau. Mais alors, de quoi parlons-nous ?

  • Le réemploi consiste en la réutilisation d’un matériau, qui n’est alors pas qualifié de déchet, pour un usage proche voire identique à son usage initial. Il peut s’agir par exemple de réemployer des faux plafonds, des éléments de menuiserie ou des portes, démontés sur un chantier A et posés à nouveau sur un chantier B. Ces éléments peuvent également être neufs et provenir de stocks en surplus et ne sont pas nécessairement prélevés sur un ouvrage ancien.

  • Le recyclage consiste à réintroduire la matière première issue du déchet dans un nouveau cycle de production, afin de remplacer tout ou partie de la matière première neuve qui aurait été utilisée. Il s’agit par exemple de recycler des déchets plastiques pour en faire du matériau isolant.

  • Quant à la réutilisation, elle consiste à détourner l’usage initial d’un matériau en lui permettant d’être utilisé différemment. Par exemple, convertir une porte en bois en élément constitutif d’une table.

* Sources : FFB / ADEME
illustration La valorisation des déchets, qu’est-ce que c’est ?

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