Devis et travaux : quelles mentions et quelles conséquences ?
Le devis est un document qui peut être encore plus utile pour le constructeur qui le rédige que pour le client qui le signe.
Le devis est un document qui peut être encore plus utile pour le constructeur qui le rédige que pour le client qui le signe.
Obligations et responsabilités des chefs d'entreprise après signature du devis.
Le devis est une pièce maîtresse dans la phase pré-contractuelle d’un marché de travaux. On l’oublie très souvent, mais il s’agit d’un document qui peut être encore plus utile pour le constructeur qui le rédige que pour le client qui le signe. En effet son contenu va permettre de recenser (et donc de délimiter clairement) les prestations matérielles que s’engage à effectuer l’entrepreneur vis-à-vis du Maître d’Ouvrage.
Outre sa fonction quantitative qui permet de formaliser officiellement le coût d’un projet, le devis revêt une fonction qualitative qui autorise le constructeur à préciser certains points auprès d’une clientèle souvent peu informée sur les techniques de bâtiment.
Avant d’examiner plus en détail ce qu’il est conseillé dans certaines situations de porter sur un devis, nous allons rappeler dans un premier temps ce qu’il est inutile d’y retranscrire.
Rappel sur les devis dans le bâtiment
Le devis est normalement obligatoire pour tout type de travaux d’un montant supérieur à 150 euros TTC. Cette obligation s’applique aussi aux travaux d’entretien, de dépannage et de réparation dans le secteur du bâtiment. Le devis reste toutefois obligatoire même en dessous de 150 euros si le consommateur l’exige.
Cette garantie tacite bénéficie donc au Maître d’Ouvrage par son caractère d’ordre public qui constitue un cadre de protection obligatoire. Mais c’est aussi une garantie pour le constructeur dont la responsabilité Décennale se voit limitée automatiquement aux vices cachés de l’ouvrage qui affectent sa solidité ou sa destination.
Ce ne sont donc pas les parties à un contrat qui peuvent décider conventionnellement d’assortir ou d’exclure une prestation de la garantie Décennale, mais la nature de la prestation qui déterminera si une garantie Décennale est prévue dans le devis.
Outre le prix et les délais éventuellement convenus le constructeur est censé s’engager à réaliser l’ouvrage tel que décrit dans son devis. De surcroît tout devis émanant d’un professionnel vise un respect total des règles de l’art. Ainsi l’entrepreneur dûment qualifié est réputé maître de son art. Sa compétence sera d’autant plus sévèrement appréciée s’il s’avère spécialisé dans un domaine déterminé. Selon la formule consacrée par la norme NFP 03.001
« L’entrepreneur s’engage à exécuter tous les travaux nécessaires à la perfection de l’ouvrage de manière que celui-ci par rapport à l’état actuel des connaissances, présente tous les éléments de stabilité et de durée ainsi que toutes les conditions d’achèvement nécessaires et qu’il soit en tous points conforme à l’art de bâtir et aux règles de sa profession ».
Ainsi la Cour de Cassation a stigmatisé le comportement fautif d’un entrepreneur en plomberie à l’occasion de la construction d’un immeuble en énonçant qu’un constructeur soucieux d’exécuter un travail conforme aux règles de l’art doit prévoir une protection suffisante des canalisations enterrées et pour le moins interpeller le Maître de l’Ouvrage sur les inconvénients résultants de l’utilisation de tuyaux en acier sans enduit, ni bande de protection, ce qu’il n’a pas fait.
Pour en terminer avec ces clauses tacites, il faut rappeler que la rédaction d’un devis engage automatiquement l’entrepreneur:
Un simple devis aux apparences anodines est la source de nombreuses obligations tacites pour le constructeur. Il est donc vital de s’interroger sur une méthodologie permettant d’éviter les mauvaises surprises.
Une approche préventive dans la rédaction des devis
Il n’existe pas de recette miracle pour éviter des litiges futurs issus de la rédaction erronée ou incomplète d’un devis ou d’un marché de travaux. L’exécution du devoir de conseil par les entrepreneurs peut nous éclairer sur quelques précautions à prendre pour atténuer la sévérité de ce régime juridique.
C’est le cas des devis proposant en plus de la prestation principale des travaux optionnels.
La Cour de Cassation a ainsi jugé comme manquant à son obligation de conseil **l’entrepreneur qui sur un choix de réduction globale du devis opéré par un client **dépourvu de connaissances techniques, établi un devis définitif dans lequel la protection thermique et l’étanchéité d’une toiture-terrasse ne sont plus prévues.