Le phénomène de retrait-gonflement des argiles

Les terrains argileux en surface peuvent subir des variations de volume en fonction des changements de leur teneur en eau, souvent liés aux conditions météorologiques. Cette caractéristique provient de la propriété des argiles de modifier leur consistance en fonction de l'humidité.

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En période humide, un sol argileux devient souple et malléable, tandis qu’en période sèche, il se durcit et devient cassant. Ces changements de consistance s'accompagnent de variations de volume, plus ou moins marquées en fonction de la structure du sol et des minéraux présents. Lorsqu’un sol argileux absorbe de l’eau, il gonfle, c’est ce qu’on appelle le « gonflement des argiles ». À l’inverse, lorsque le sol se dessèche, il se rétracte, un phénomène désigné sous le terme de « retrait des argiles ».

Bien que ces transformations se déroulent lentement, elles peuvent atteindre une ampleur suffisante pour endommager des bâtiments situés sur des terrains soumis à ce phénomène de retrait-gonflement. Chaque année, cela entraîne des dommages considérables sur les constructions, y compris des maisons ayant largement dépassé les dix ans d’existence.

Ces dommages, souvent graves, affectent les fondations, provoquent des fissures structurelles importantes ou encore un affaissement des dalles, nécessitant des travaux de réparation souvent coûteux. Le régime des Catastrophes Naturelles peut prendre en charge ces sinistres, à condition qu'un arrêté interministériel constate l’état de Catastrophe Naturelle.

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Une sinistralité en hausse

Le phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA) ainsi que le nombre de maisons fissurées ne cessent de se multiplier. Environ la moitié du territoire français est exposée à un risque de sécheresse moyen ou élevé. Un zonage national a été mis en place, classant les zones en trois catégories :

  • Exposition forte
  • Exposition moyenne
  • Exposition faible

Dans un rapport méthodologique de la Mission Risques Naturels (MRN), le président souligne :

Ces dernières années, des sécheresses de grande ampleur se sont succédé, générant un phénomène de retrait-gonflement des argiles qui entraîne une sinistralité de plus en plus importante. En 2022, le coût des dommages liés à ce phénomène est estimé à 3,5 milliards d’euros (CCR). C’est désormais le risque le plus coûteux pour le régime des catastrophes naturelles (Cat Nat), et il pourrait encore s'aggraver en raison du changement climatique. Une étude menée par France Assureurs en 2021 prévoit que le coût cumulé des sinistres liés au RGA entre 2020 et 2050 pourrait tripler et atteindre 43 milliards d’euros.

Travaux de prévention et cadre légal

Face à l'ampleur croissante du phénomène, des travaux sont en cours, avec la création d'un groupe de travail sous l’égide de la MRN, de CCR (réassureur public) et de France Assureurs. Ce groupe réunit plusieurs experts spécialistes de la gestion des dommages liés aux risques naturels aux bâtiments et des professionnels de l’assurance. L'objectif est de proposer des mesures de prévention pour réduire le nombre et l’importance des sinistres touchant les bâtiments existants. En matière de construction neuve, des mesures ont été prévues par la loi Elan pour limiter les risques liés au retrait-gonflement des argiles.

Cette loi impose la réalisation d’une étude de sol par le vendeur d’un terrain dans les zones à forte ou moyenne exposition, identifiées sur le site officiel du gouvernement : www.georisques.gouv.fr. Si aucune étude de sol n’a été fournie, notamment lorsque le propriétaire du terrain le détenait avant la promulgation de la loi, celui-ci doit en fournir une au constructeur, prenant en compte les spécificités du sol et du projet de construction.

De plus, le DTU 13.1 a été modifié pour rendre obligatoire la réalisation d’une étude de sol G2PRO, à effectuer par le maître d’ouvrage et à transmettre aux constructeurs. Cette obligation s’applique à presque toutes les constructions, à l'exception de petites structures de plain-pied non destinées à l'habitation.

Le retrait-gonflement des argiles représente un défi majeur pour le secteur de la construction et les assureurs. Les constructions anciennes, encore non sinistrées, pourraient voir leur exposition aux risques réduite grâce aux mesures de prévention en cours d’étude par la MRN (Mission Risques Naturels), bien qu’il soit encore trop tôt pour en juger pleinement l’efficacité.

En revanche, pour les nouvelles constructions, l'application stricte des dispositions prévues par la loi Elan, ainsi que le respect des normes du DTU 13.1, aura sans doute un effet bénéfique sur la durabilité des bâtiments. Ces constructions seront mieux préparées à résister aux phénomènes de retrait-gonflement des argiles, assurant ainsi leur fonction première : garantir sécurité et confort à leurs habitants.


C’est pourquoi à L’Auxiliaire BTP, nous portons la plus grande vigilance au respect de ces dispositions, qu’elles soient légales ou conventionnelles. Il s'agit pour nous, d'apporter un conseil et un service de qualité à nos sociétaires.

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