Qu'est-ce que le devoir de conseil des professionnels de la construction ?
Le devoir de conseil est une notion primordiale qui caractérise le lien contractuel entre un constructeur et son client (le maître d'ouvrage).
Le devoir de conseil est une notion primordiale qui caractérise le lien contractuel entre un constructeur et son client (le maître d'ouvrage).
Le devoir de conseil est une notion primordiale qui caractérise le lien contractuel entre un constructeur et son client (le maître d'ouvrage).
Cette obligation tacite n'a nullement besoin d'être expressément rappelée dans un contrat ou dans un devis pour déployer toutes ses conséquences juridiques et concerne aussi bien les domaines techniques, juridiques que financiers.
Le devoir de conseil s'applique à tous les aspects de la construction à savoir les existants, les risques du sol, les matériaux, les règles d'urbanisme, l'état de la règlementation, la conception des ouvrages comme l'évaluation du coût des travaux.
Qui est concerné par le devoir de conseil ?
Tout professionnel impliqué contractuellement dans une opération de construction est concerné par le devoir de conseil. Cela concerne donc les entreprises, les sous-traitants, les fournisseurs de matériaux, les artisans, les maîtres d'oeuvre, les contrôleurs techniques...
Les professionnels présents sur le chantier doivent communiquer entre eux et mutuellement s’éclairer dans leurs domaines de compétence respectifs.
Quand s'exerce le devoir de conseil ?
Le devoir de conseil s'exerce dès le début de l'opération de construction et jusqu'à réception des travaux. Chaque intervenant y étant tenu en fonction de ses domaines de compétence et des informations en sa possession.
Lors de l'établissement du projet : le simple fait de s'adresser à un client ou à un futur client fait naître le devoir de conseil.
L'entrepreneur doit s’informer et effectuer toute investigation nécessaire pour connaître la situation de celui auquel le conseil est destiné. Il doit notamment se renseigner sur les existants ou encore la configuration du terrain.
Le professionnel doit informer son client sur la nature, les risques et la portée des dispositions à prendre et passer en revue avec lui les différentes options envisageables pour accomplir une prestation, en dressant un bilan avantages/inconvénients de chaque solution.
Il doit également anticiper les risques et les contraintes d'adaptation du chantier et anticiper les conséquences des choix opérés. Lorsque l'entrepreneur assiste le maître d'ouvrage dans le choix de matériaux ou éléments d’équipement, il l'informe en lui signalant les différents modèles existant et le conseille en lui indiquant celui qui s’avère le mieux adapté.
Pendant les travaux : le devoir du constructeur est très étendu envers le maître de l'ouvrage, même quand celui-ci se réserve la réalisation de certains travaux. Un client souhaitant réaliser des économies par l'utilisation de procédés inadaptés doit être alerté des risques pouvant en résulter.
L'entrepreneur doit suppléer l’absence de maître d’œuvre. S'il estime ses compétences insuffisantes pour assurer seul cette obligation, il doit demander au maître d'ouvrage de prendre un maître d'œuvre ou un contrôleur technique. A défaut, sa responsabilité contractuelle pourrait être engagée.
À la réception de l'ouvrage : le constructeur doit conseiller le client et l'aider à formuler des réserves si nécessaires. Il doit communiquer par écrit les consignes d’utilisation et d’entretien de l’ouvrage, de ses équipements et accessoires.
Comment bien remplir son devoir de conseil ?
Etablir un devis dans lequel figurent les travaux nécessaires n’est plus suffisant. Il convient de :
Le constructeur doit formuler ses réserves par écrit s’il veut prouver que le maître d'ouvrage a délibérément accepté les risques liés à son propre choix. Le devis étant signé par le client, le tribunal sera ainsi certain que le maître d’ouvrage a pris sa décision en connaissance de cause.
Le devoir de conseil : pourquoi ?
Le devoir de conseil est une création de la jurisprudence visant à rétablir l’équilibre entre le professionnel considéré comme un sachant face au non professionnel considéré comme un ignorant.
Il en résulte que les modalités d'exécution des contrats de toute nature doivent se traduire chez le professionnel par un effort visant à informer son client le plus clairement et le plus loyalement possible. Ce souci d'information requiert une démarche réellement active, dans la mesure où il ne s'agit pas seulement de répondre aux questions que pose le non-professionnel, mais d'anticiper son ignorance légitime en attirant son attention sur tel ou tel problème qui ne lui viendrait pas immédiatement à l'esprit.
Le constructeur n'échappe pas au devoir de conseil, et la présence d'un maître d'oeuvre sur le chantier ne dispense pas l'entreprise de cette obligation.