La sinistralité des panneaux photovoltaïques

La capacité de l’ouvrage existant à reprendre les charges apportées par le champ photovoltaïque conduira à quelques sinistres importants allant de la déformation des ouvrages jusqu’à leur effondrement.

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Depuis le début du siècle, la filière photovoltaïque a connu une croissance exponentielle dans le monde entier.

Pour un bâtiment, le photovoltaïque intégré au bâti présente la particularité inédite d’associer une fonction « production d’électricité » à une fonction « clos et couvert ». Se rencontrent donc le métier d’exploitant de centrale électrique, et ceux des techniques propres au bâtiment comme par exemple le couvreur et bien sûr l’électricien.

Par le truchement de la notion d’intégration au bâti, les panneaux photovoltaïques sont sortis de leur fonction première et sont devenus après quelques adaptations très rapides, des éléments de construction à part entière. Après quelques années écoulées, nous sommes aujourd’hui en mesure de faire un premier bilan des différentes pathologies liées aux installations photovoltaïques.

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Dans la très grande majorité des cas, les installations photovoltaïques réalisées pendant cette période l’ont été sur des bâtiments existants, même si des bâtiments neufs ont été construits spécifiquement à cet effet comme par exemple des bâtiments agricoles. La capacité de l’ouvrage existant à reprendre les charges apportées par le champ photovoltaïque n’a été que très rarement étudiée sérieusement, conduisant à quelques sinistres importants allant de la déformation des ouvrages jusqu’à leur effondrement, notamment lors de chutes de neige qui ne revêtaient pourtant pas un caractère exceptionnel.

D’un point de vue purement statistique, l’immense majorité des sinistres (environ 70%) concerne des infiltrations, suivent ensuite un ensemble de dysfonctionnements électriques, puis arrivent les incendies dans environ 10% des cas ! L’origine des infiltrations est principalement due à des erreurs d’exécution mais aussi à certains procédés eux-mêmes dont l’emploi a généré des sinistres sériels au niveau national. Les dysfonctionnements électriques ont principalement pour origine un défaut du produit (module ou boîtier de raccordement) ou un défaut d’exécution (erreur de connexion ou d’installation de l’onduleur).

Enfin, concernant les incendies, l’immense majorité des sinistres provient d’un défaut du produit avec là encore un ensemble de sinistres sériels à déplorer. La défaillance de certains boîtiers de jonction provoque la formation d’arcs électriques qui se trouvent de fait en contact direct avec les combles dans le cas de l’intégration au bâti d’une couverture de maison individuelle par exemple. A l’inverse, dans le cas d’une pose en surimposition, l’arc électrique est bloqué par la couverture, en tuiles par exemple, qui joue alors un rôle d’écran.

S’agissant d’un composant du module, de nombreuses marques sont malheureusement concernées et il est très difficile de savoir où ces boitiers défaillants sont posés. A ce jour, la C2P (Commission Prévention Produits mis en œuvre)*, a établi deux communiqués de mise en observation de procédés et a placé un ensemble d’Avis Techniques en liste rouge.

Enfin, on ne peut pas évoquer la sinistralité des installations photovoltaïques sans évoquer les accidents corporels malheureusement parfois dramatiques liés à l’électrocution par courant continu ou par les risques inhérents aux travaux en hauteur. Si on ajoute à cela les difficultés d’intervention des Sapeurs-Pompiers sur des bâtiments comportant des installations photovoltaïques (que le feu trouve son siège sur l’installation photovoltaïque ou pas), on comprend que les dommages matériels seront inévitablement plus élevés.

Le recours à l’emploi d’installations photovoltaïques pour l’avenir de notre transition énergétique ne souffre aucune contestation possible. Néanmoins, nous avons à présent le recul nécessaire qui nous permet de reconsidérer les risques associés pour assurer un développement pérenne et sécuritaire de la filière.

Aussi, la FFA (Fédération Française de l’Assurance) et l’AQC (Agence Qualité Construction)** ont constitué un groupe de travail en vue de recueillir le maximum de données de la part des assureurs et de leurs réseaux d’experts pour tirer profit de ce retour d’expérience et ainsi se rapprocher des pouvoirs publics afin d’adapter la réglementation aux risques (formation des installateurs, méthodes d’évaluation des procédés, intégration au bâti…).

* La C2P est une commission qui a pour mission d’identifier les techniques susceptibles d’engendrer des risques de sinistres

** L’AQC, par ses différents dispositifs d’observation, permet de recueillir un ensemble de données sur les sinistres au niveau national

www.qualiteconstruction.com

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